Durant une entrevue accordée à Elle, publiée par le magazine depuis le vendredi 28 août 2020, Isabelle Carré livrait des rares confidences sur l’agression sexuelle dont elle a été la malheureuse victime à l’époque de ses 12 ans. L’agresseur était un inconnu qu’elle avait croisée dans la rue…
Depuis des années, Isabelle Carré n’avait évoqué ce sombre épisode de son enfance que de façon subreptice, en déclarant tout simplement qu’elle avait seulement subi des violences de la part d’un homme.
Isabelle Carré livre ce lourd secret de son traumatisme.
Motivée par le mouvement #MeToo, l’actrice avait finalement pris la ferme résolution de passer aux témoignages . »Quand j’étais adolescente, je devais avoir 12 ans« , débutait-elle avec un brin de tristesse, avant de rajouter :
« ma poitrine commençait à pousser, je marchais dans la rue, quand un homme m’a interpellée. J’ai été allé vers lui, pensant qu’il me demandait son chemin, et il a plaqué ses deux mains sur ma poitrine en disant : ‘Ça pousse, ça pousse !' ».
Puis, l’auteure Du côté des Indiens, un roman publié aux éditions Grasset, sorti le 12 août dernier, poursuivait :
« Je n’ai pas bougé, je suis restée à me faire peloter les seins pendant je ne sais pas combien de temps, ça m’a semblé des heures ! Cet effet de surprise est un des éléments du viol, avec la contrainte, la menace, et la violence« .
Un ouvrage destiné à « alerter les jeunes filles« .
Pour le reste, Isabelle Carré avait jugé opportun de le rapporter à travers des livres à portée autobiographique.
« L’une de mes motivations était d’alerter les jeunes filles, de les prémunir contre cet effet de surprise, pas seulement sur un plateau de cinéma, mais aussi dans un stage en entreprise, lors d’un premier emploi, dans tous les rapports hiérarchiques fragilisant« , soutenait-elle avec une forte conviction.
Bref, devant les polémiques provoquées par la distinction reçue par Roman Polanski lors de la dernière cérémonie du César, la mise en examen de l’écrivain Gabriel Matzneff, Isabelle Carré, lors de son passage sur le plateau de C A Vous au mois de février 2020, ne souhaitait pas aborder directement le sujet.
Elle tenait tout de même à affirmer : « Je suis si contente qu’on puisse parler de ça en 2020. Enfin ! Le consentement, Vanessa Springora ! Vous vous rendez compte que cette question on la pose aujourd’hui, en 2020 ? Ça a été long !«